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Une Banque de Données
Techniques
sur le réseau du lycée
(Article paru dans la revue
Technologie n°105) |
- I. Présentation générale
- Objectifs / Contexte initial / Règles retenues /
Méthodes de validation
- II. Les grandes étapes
- Le module CN-RS232 / Le module CN-JAUGES / Le module
NAVI-BDT
- III. Les concepts
- Un réseau en étoile / une codification rigoureuse/ Une
structure descendante
- IV. Evolutions et conclusion
I. Présentation générale
Le développement du réseau faisant partie du projet
détablissement du lycée technique Jean Jaurès (LTJJ),
lidée a été de mettre en uvre une application qui,
dune part montre le flux dinformations techniques
dans une entreprise de production, dautre part, démontre
lintérêt dune gestion documentaire rigoureuse (type
ISO 9000) et enfin permette de mettre en uvre une GPAO
utile (où lon produit des pièces bonnes).
Le projet BDT : BANQUE de DONNEES TECHNIQUES répond aux trois
critères ci-dessus. De plus, par lutilisation de
limage (multimédia), il donne une autre dimension à
lactivité Productique du Lycée, une autre dynamique.
Mappuyant, d'une part sur les projets que nous avions
menés au lycée depuis cinq ans (TP multimédia notamment) et,
d'autre part, sur mon expérience GPAO en entreprise, jai
opté pour un développement spécifique qui colle aux besoins
tout en gardant le savoir-faire de latelier
"LTJJ". Voici les grands principes retenus:
- Seul le juste nécessaire est vital (démarche AV)
- Commencer par ce que lon sait faire (les
productions stabilisées).
- Linterface utilisateur sappuie sur les
habitudes et savoir-faire "LTJJ".
- La codification est la clef du classement.
- Linformation ne doit être saisie quune fois Þ le serveur contient la BDT.
- Cest le professeur qui a la responsabilité de la
mise à jour de la BDT.
Comme nous allons le voir ci-après, jai donc créé un
navigateur de BDT visuel basé sur la codification des documents.
Afin de rendre ce navigateur souple et efficace, jai
développé une multitude dutilitaires notamment des
visionneuses, un éditeur de programmes CN et une interface pour
le banc de mesure d'outils.
A ce jour, on peut dire que la dynamique BDT est réelle:
lensemble des collègues de Productique utilisant le
système soit comme support de TP, soit comme dossier technique
pour les productions ou encore comme outil de formalisation pour
les thèmes de BTS.
II. Les grandes étapes
A. Le module CN-RS232
Ce module fut le premier
actif, en effet sans liaison MOCN-PC fiable, la démarche CFAO ne
peut pas prendre corps à latelier. Léditeur
CN-RS232 sintègre donc dans une démarche CNAO :
DAO
(dessin de définition) |
® |
CNAO
(codage-transfert) |
® |
MOCN
(usinage) |
Rapidement le besoin de se mettre d'accord sur une démarche
de programmation est apparu. Avec laide de tous mes
collègues datelier, nous avons élaboré un programme type
(programmation structurée et paramétrée) et l'avons intégré
à la fois dans une fenêtre d'aide du module CN-RS232 et dans le
manuel Qualité du secteur productique.
A l'utilisation une autre fenêtre d'aide fut nécessaire. En
effet, comme nous avons six MOCN différentes, la connaissance
des spécificités de chacune est un point clef pour le zéro
défaut en programmation. En répertoriant les défaillances les
plus fréquentes dans les programmes de nos étudiants, j'ai donc
mis au point une seconde fenêtre d'aide.
Voici un écran type du module CN-RS232 où lon peut
voir les différentes fenêtres disponibles pour
létudiant:
Enfin, pour automatiser loption
"Communication", jai créé une base de données
qui contient tous les paramètres clefs de chaque MOCN.
B. Le module Cn-jauges
Ensuite, cest la liaison avec le banc mesure qui fut qui
fut la priorité.
Banc de mesure d'outils
(jauges) |
® |
Serveur
(BDT) |
® |
MOCN
(usinage) |
Le programme "Maison" CN-Jauges répond au plus
juste aux objectifs pédagogiques (lélève doit avoir la
maîtrise de ce quil fait) et aux contraintes techniques
(sécurité notamment). Un logiciel nest jamais neutre, en
réalité, il reflète une connaissance, une démarche. Un
travail déquipe suivi dun effort de standardisation
fut donc nécessaire pour déboucher sur un logiciel qui
convienne à tous.
La copie décran ci-après est donc le résultat
dun travail de groupe :
C. Le logiciel Navi-BDT.
Les acteurs de latelier pouvant réellement vivre une
démarche CNAO, tout naturellement vint le besoin
dintégrer cette démarche dans une autre plus globale,
celle de la CFAO...
Le point clef dune production "CFAO" flux
tendus est la disponibilité de la bonne information sur son lieu
dutilisation. Déjà, grâce aux deux modules précédents
(Cn-rs232 et Cn-jauges), les informations liées aux MOCN sont
disponibles. La création d une base de données
intégrant directement tous les documents étant incompatibles
avec l'hétérogénéité des outils logiciels utilisés au
lycée (Autocad, Word, Efi-Cad ProDoc, Excel) cest
lidée dun navigateur qui mest apparue comme la
plus adaptée. Une visite au lycée d'Aubervilliers, pour voir
les travaux multimédias de mon collègue JP Cossard, m'a
convaincu de rendre mon navigateur "visuel", afin que
létudiant puisse " surfer " sur la
Banque de Données Technique avec un support image.
Voici un écran du navigateur de BDT dans sa dernière version
:
Pour parfaire ce navigateur de BDT, jai développé de
multiples visualisateurs afin que létudiant, sans quitter
le logiciel, puisse avoir un accès multimédia (visuel et
papier) aux informations techniques.
Enfin, pour compléter le dossier technique et intégrer la
démarche GPAO à la démarche CFAO, une base de données ACCESã renseigne le navigateur sur les données
clefs : besoin brut, stock, temps, etc.
III. Les concepts
Un des premiers concept mis en uvre dans ce projet est
l'utilisation d'un réseau en étoile c'est-à-dire avec un
serveur centralisé dédié. L'avantage de cette structure est
l'unicité de l'information et sa sécurisation.
Voici l'architecture que nous utilisons :
Les postes de DAO sont au 3° étage (étage de BTS PROD et
CPI), les postes de CNAO sont au réez de chaussée (salle des
1° et terminale STI Gma) et les autres postes sont dans
l'atelier. De m'importe quel poste les étudiants peuvent avoir
accès à l'information.
Il faut remarquer que tout ceci n'a été possible que parce que
le lycée a été câblé lors de sa rénovation et doté d'un
serveur Novell 100 postes. De plus, une dizaine d'heures de
décharge permettent le fonctionnement et la maintenance de ce
réseau.
Comme énoncé plus haut, la codification est le deuxième
concept utilisé. C'est la clef de l'organisation des données
techniques à la fois au niveau des documents et des dossiers.
Voici comment nous codons:
Codification retenue
et définie dans le Manuel Qualité (MQ) :
Tt - Ee Pp R |
Tt donne le Thème du document ou du dossier (EN, PI, PH,
NT, CN, FR, TR, MQ, MU...)
Ee est le code de
lEnsemble (SF, KV, P7, ...)
Pp est le code de la
Pièce: son numéro (01, 02, 03, ...)
R est le Rang de la
phase dans la gamme(1: 1° phase, 2 : 2°phase ...) |
Ainsi le document CN-SF021.doc est relatif à la commande numérique et concerne
la première phase de la pièce 02 de l'ensemble SF. Le dossier PI-P704, lui, contient
tous les documents relatifs à la pièce 04 de l'ensemble P7.
Enfin, dernier concept, la structure descendante :
Structure des dossiers du
serveur : |
Contient les documents
relatifs à : |
|
- L'ensemble xx
-
- La pièce 01 de
lensemble xx
-
- La 1°
phase de la pièce 01
- La 2°
phase de la pièce 01
- La pièce 02 de
lensemble xx
-
- La 1°
phase de la pièce 02
- L'ensemble yy
-
- La pièce 01 de
l'ensemble yy
-
- La n°
phase de la pièce 01
|
La structure du serveur respectant la codification retenue,
retrouver linformation devient enfin aisée.
IV. Evolution et conclusion
Un tel projet n'est jamais fini, il évolut en permanence.
Ainsi les bases données ACCESã qui
renseignent le navigateur de BDT deviennent plus précises, plus
pertinentes en fonction des besoins. Par exemple, une nouvelle
base de donnée "maintenance" devrait voir le jour
prochainement afin de recueillir les défaillances (TPM machines,
AMDEC phases). Les outils de développement évoluent aussi et le
passage à Visual Basic 6ã va
permettre d'intégré les nouveaux formats de documents
d'Internet. L'aventure continue
Par le choix dune organisation structurée de type
descendante, soutenue par une codification adaptée et un
logiciel de type navigateur visuel, retrouver la bonne
information devient enfantin. Les différents modules
périphériques permettent alors laccès aux données
techniques et leurs exploitations pour la production de pièces
et d'ensembles.
En conclusion, on peut dire que le projet BDT à pleinement
rempli sa mission, à savoir, intégrer dans une démarche
CFAO-GPAO l'ensemble des savoir-faire et des données techniques.
D'un point de vue pédagogique les retombées sont excellentes
d'une part parce que les méthodologies entre les professeurs ont
été harmonisées et d'autre part parce que le feed-back a été
raccourci.
Au-delà de la technique, on peut donc parler d'un succès
humain qui n'a été possible que par un travail de groupe avec
l'ensemble des professeurs de productique, sinon, rien n'aurait
été possible.
Marc POLIZZI
Le 02/11/1998
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