Clé du livre "Des Outils pour la GPI" de JL Brissard et M Polizzi aux éditions AFNOR Gestion 1990.

Clef : OPTTM


  1. Principes et généralités
  2. Domaine d'utilisation
  3. Compléments d'informations

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1. Principes et généralités

Dans son livre "Le but", E. Glodratt pose la question :

" Pourquoi une entreprise possédant des machines modernes, employant des ouvriers de valeur , n'ayant pas de problème d'approvisionnement de bruts et dont les produits sont potentiellement vendus peut faire faillite ? "
et donne une réponse très simple : parce qu'elle est mal gérée !

Une des bases des problèmes de gestion d'une entreprise est le mauvais emploi des ratios (taux d'efficacité, rentabilité,..). Seul une analyse de l'entreprise dans son ensemble permet de vérifier si les ratios utilisés sont de bons indicateurs. Il faut donc avoir recours à une analyse systémique de l'entreprise et analyser si le but macro-économique de l'entreprise est bien poursuivi. Mais quel est le but d'une entreprise ? Là encore on trouve dans "Le but" une réponse simple : GAGNER DE L'ARGENT !

Il est possible d'exprimer ce but du point de vue comptable : Le but est d'augmenter le bénéfice net tout en améliorant simultanément le rendement des investissements et la trésorerie.
Mais là encore E. Glodratt préfère l'exprimer en fonction de données plus tangibles dans un atelier de production de pièces mécaniques :

"Le but d'une entreprise est d'augmenter le produit des ventes tout en abaissant simultanément les stocks et les dépenses de fonctionnement."
Ce que nous exprimerons en reprenant le vocabulaire utilisé dans le chapitre 5 "Coût", page 235, par :

2. Domaine d'utilisation

Le système de gestion par les contraintes (OPT) est le prolongement logique du MRP et du Kanban. C'est donc "le" système de gestion juste à temps puisqu'il s'adapte à tous les types d'entreprises même celles qui n'anticipent pas la production (travail à la commande).

Règle n°1

R1 : Equilibrer les flux et non les capacités.

C'est le principe de base de OPT. En effet tout est basé sur la notion de pilotage du flux de production par le goulet. L'argument qui vient tout de suite à l'esprit est :
" Et si il n'y avait pas goulet ? Si toutes les capacités étaient identiques et bien équilibrées ?"
Nous allons voir que cet argument ne tient pas du fait qu'il est impossible de supprimer totalement les fluctuations, les aléas dans un atelier. Mettre deux postes de même capacité en série revient à traiter le problème de la gestion d'une file d'attente. La solution mathématique existe et permet de monter que le stock inter poste tend alors vers l'infini ! E. Goldratt propose dans son livre "Le But", une simulation très pédagogique pour matérialiser ce phénomène qui, intuitivement, n'est pas évident. Nous allons en donner la démarche :

P1
1 :2
2 :5
3 :1

20 :3

 

P2
2 :5
3 :2
4 :6

21 :2

 

P3
3 :5
4 :1
5 :2

22 :6

 

P4
4 :3
5 :2
6 :4

23 :1

 

P5
5 :1
6 :2
7 :5

24 :5

Tous les postes ont donc la même capacité moyenne : 3, 5 pièces par tour.
Au bout de 20 tours, la production moyenne doit donc être de 3,5 × 20 = 70 pièces.
Quelque soit la simulation le résultat est toujours inférieur à cette valeur et de loin : équilibrer les capacités revient à générer des retards et des stocks qui ne seront JAMAIS rattrapés.
Equilibrer les flux est donc le bon objectif de la production et est facilité par la présence d'un goulet.

 

Règles n°2, 3, et 6

R6 : Les goulots déterminent à la fois le débit de sortie et les niveaux de stock.

R3 : Utilisation et plein emploi d'une ressource ne sont pas synonymes.

R2 : Le niveau d'utilisation d'un non-goulet n'est pas déterminé par son propre potentiel mais par d'autres contraintes du système.

Règles n°4 et 5

R4 : Une heure perdue sur un goulet est une heure perdue pour tout le système

R5 : Une heure gagnée sur un non-goulet est un leurre

Règles n°7 et 8

R7 : Souvent le lot de transfert ne doit pas être égal au lot de fabrication.

R8 : Les lots de fabrication doivent être variables et non fixés.

C'est en suivant les exemples de l’outil "Gantt" que l'on comprendra la règle 7; pour la règle huit il s'agit de faire varier le fractionnement au cours du cycle de production afin d'augmenter encore plus la souplesse. C'est en même temps, une attaque contre les quantités économiques de Wilson ou des systèmes MRP.

 

Règle n°9

R9 : Etablir les programmes en prenant en compte toutes les contraintes simultanément. Les délais de fabrication sont le résultat d'un programme et ne peuvent donc pas être prédéterminés.

Il s'agit d'une attaque "en règle" contre les systèmes de planification à capacité infinie du MRP et du PERT. En effet, surtout en MRP II, il faut connaître le délai d'obtention de chaque niveau de nomenclature à priori. OPT prône la capacité finie.

La devise

La somme des optimums locaux n'est pas l'optimum du système global

 

Il s'agit bien sûr du principe de la systémique (voir pages 105 et 267).

Le logiciel

Le logiciel OPTTM est prévu pour des sociétés ayant besoin d'une assistance informatique lourde. Il se greffe sur le système MRP existant et après recherche des goulets, propose une planification à capacité finie réaliste. La puissance des algorithmes et des ordinateurs utilisés permet d'obtenir le Gantt en quelques heures. Le logiciel seul coûtant plus de 1 million de francs en 1988, il ne s'adresse qu'aux grosses sociétés.

Compléments d'informations

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SH & MP le 01/09/99